Seeding Food Innovation - Projet récompensé 2018

Optimisation d’un procédé respectueux de l’environnement pour l’extraction de la chitine des crevettes

Titulaire de subvention

Dr Deepka Dave, Mme Julia Pohling, Mme Sheila Trenholm, M. Wade Murphy, M. Simon Jarding, Dre Kelly Hawboldt, Dr Lordwin Jeyakumar

Description du projet

Déminéralisation des carapaces de crevettes en cuve de 600 L

Chaque année, jusqu’à 70 % des mollusques et crustacés débarqués à Terre-Neuve-et-Labrador sont rejetés comme déchets. Ces « déchets » contiennent plusieurs composés de grande valeur, dont la chitine contenue dans la carapace des crevettes. La chitine et son dérivé, le chitosane, sont des polymères naturels de grande valeur ayant de nombreuses applications dans les domaines médical et nutraceutique, ainsi que dans le traitement des eaux usées et l’industrie des cosmétiques. Si la chitine pouvait être récupérée des carapaces jetées, le rendement économique de la pêche à la crevette pourrait être plus que doublé.

Le Centre for Aquaculture and Seafood Development (CASD) du Marine Institute de l’Université Memorial de Terre-Neuve a mis au point un procédé mécanico-chimio-enzymatique pour l’extraction de la chitine contenue dans les crevettes nordiques (Pandalus borealis). Les carapaces des crevettes sont composées d’environ 20 % de chitine. Lors de son extraction, les autres composants, principalement des protéines et du carbonate de calcium, sont éliminés dans un processus se déroulant en plusieurs étapes. Le procédé mis au point par le CASD consiste tout d’abord à réduire la teneur en protéines et en cendres au moyen de méthodes mécaniques, puis à utiliser des réactions enzymatiques et chimiques douces afin d’obtenir de la chitine pure. Comparativement au procédé chimique traditionnel utilisé dans la plupart des installations commerciales, la consommation de produits chimiques est réduite de plus de 80 %.

Pertinence en matière d’innovation alimentaire

Pour le projet actuel, le CASD s’est associé à Quin-Sea Fisheries Ltd pour finaliser l’optimisation du processus et le mettre en œuvre dans son usine de transformation située dans l’est de Terre-Neuve. Le projet proposé permettra d’évaluer et de valider les technologies de traitement utilisant une combinaison d’hydrolyse physique, chimique et enzymatique pour produire de la chitine à partir de déchets de carapaces de crevettes, puis d’estimer et de caractériser les déchets générés aux différentes étapes de l’extraction. Le projet vise à valider nos données antérieures et à obtenir des données d’échelle intermédiaire et précommerciale sur la production de chitine, sur les déchets générés pendant la production de chitine, ainsi qu’à évaluer les avantages techniques et économiques de la technologie et des produits obtenus (chitine et protéines).

Résultat anticipé

Si le projet est une réussite, il permettra de résoudre à un certain nombre de problèmes négatifs liés à l’industrie des mollusques et crustacés, notamment la gestion des déchets et la durabilité environnementale, en utilisant les carapaces des crevettes jetées (jusqu’à 70 % de l’animal) pour fabriquer des produits à grande valeur ajoutée, comme de la chitine et de l’extrait protéique. Ce faisant, la pêche à la crevette sauvage deviendra nettement plus durable et introduira de nouveaux ingrédients organiques et nutritionnels dans le marché alimentaire. À long terme, le projet poussera les instances gouvernementales à adopter une interdiction du rejet en mer des déchets de crustacés, car les transformateurs de crevettes pourront potentiellement bénéficier de mesures incitatives pertinentes les encourageant à mettre œuvre une stratégie de gestion et de valorisation des déchets.

 

[Retour]